𝗣𝗮𝘁𝗿𝗶𝗺𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗥𝗲𝗹𝗶𝗴𝗶𝗲𝘂𝘅

EGLISE SAINT-AGAPITH

L’église porte l’empreinte stylistique de l’atelier Beaumanoir, une dynastie de maîtres-bâtisseurs bretons de la Renaissance.

En 1524 François Beaumanoir réalise le clocher-mur, caractéristique de l’atelier Beaumanoir, sur un plan rectangulaire et renforcé de solides contreforts, flanqué au Sud d’une tourelle cylindrique coiffée d’une toiture en pierre à six pans.

L’escalier de la tourelle conduit à une plateforme bordée d’une balustrade de style gothique flamboyant, ajourée de soufflets et ornée de pinacles, arcs-boutants et gargouilles représentant des animaux fantastiques destinés à repousser les esprits maléfiques. Cette plateforme supporte la chambre des cloches et la flèche.

La façade occidentale du clocher est percée d’une porte surmontée d’une baie éclairant la nef. La porte est encadrée de pinacles et d’une accolade à choux frisés. La fenêtre est surmontée d’un arc mouluré.

Une série de petites meurtrières éclairant l’escalier de la tourelle ponctue également la façade.

L’église adopte un plan en croix latine, avec une nef de huit travées comprenant un vaisseau central avec deux bas-côtés et un transept Nord débordant, tandis que le transept Sud s’inscrit dans un volume intégrant une sacristie.

L’année 1536 est le second jalon de la construction. Cette date se trouve inscrite sur la porte méridionale.

Enfin une troisième date, 1552, gravée sur l’un des piliers Nord de la nef situe le probable achèvement du vaisseau. Le chantier parait ainsi s’être étendu sur une trentaine d’années.

Les fonts baptismaux octogonaux en granit sculptés de mascarons datent du XVème siècle.

Au début du XVIIème siècle, un porche est ajouté au Sud, surmonté d’une salle de réunion du Conseil de fabrique desservie par un escalier placé dans une tourelle circulaire.

Dans le porche, douze statues des apôtres en bois polychrome sont placées dans des niches au-dessus desquelles des fresques murales représentent les évangélistes avec leurs attributs. A l’Est, saint Mathieu avec un ange et saint Luc avec un taureau. Côté Ouest saint Jean avec un aigle et saint Marc avec un lion. Au tympan une fresque de l’annonciation.

De 2016 à 2021, la restauration complète de l’église, sous la maîtrise d’œuvre de Marie Suzanne de Ponthaud Architecte en Chef des Monuments Historiques et de la DRAC de Bretagne, a permis de remédier aux désordres structurels qui mettaient en péril l’édifice.

Restauration des maçonneries, de la charpente, de la couverture, des menuiseries.

Le programme a également intégré une mise en valeur de l’intérieur de l’église par une restauration des enduits, du dallage du sol, des lambris, de l’estrade du chœur, du maître-autel et des retables latéraux, des statues et des fresques, des vitraux, avec la création par Udo Zembok d’un vitrail contemporain, intégré dans le réseau de pierre recréé de la baie Ouest.

Un nouvel éclairage et une sonorisation de qualité sont venus parachever le programme de travaux.

Ce chantier de grande ampleur aura mobilisé douze corps de métiers différents.

L’ensemble de l’église a été classé en totalité au titre des Monuments Historiques en 2010, avec son enclos, son placître, ses murs de clôture ouverts de cinq échaliers, ses deux calvaires, un calvaire à auvent du XVème siècle et une croix réalisée en 1897 par le sculpteur Larhantec, en pierre de Kersanton.

L’église Saint-Agapit de Plouégat-Guerrand figure parmi les 70 sites du Finistère comportant des vestiges d’enclos, une liste établie pour une candidature des enclos au patrimoine de l’UNESCO.

𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑒𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠, 𝑙’𝑒́𝑔𝑙𝑖𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑙𝑜𝑢𝑒𝑔𝑎𝑡-𝐺𝑢𝑒𝑟𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑠’𝑒́𝑙𝑒𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑒𝑛𝑐𝑙𝑜𝑠 𝑜𝑐𝑐𝑢𝑝𝑒́ 𝑒𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑖𝑚𝑒𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒. 𝐼𝑙 𝑒𝑛 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠, 𝑚𝑢𝑟𝑠, 𝑡𝑜𝑚𝑏𝑒𝑠, 𝑐𝑎𝑙𝑣𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑚𝑜𝑛𝑢𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑢𝑥 𝑚𝑜𝑟𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑐𝑖𝑛𝑞 𝑚𝑎𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑖𝑓𝑠. 
𝐿𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑒𝑟𝑡 𝑑𝑢 𝑐𝑖𝑚𝑒𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑠’𝑒𝑠𝑡 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑢𝑒́ 𝑑𝑒 1984 𝑎̀ 1995 ; 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑖𝑛ℎ𝑢𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛, 𝑐𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑚𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝐶𝑙𝑒𝑟𝑚𝑜𝑛𝑡-𝑇𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟𝑟𝑒, 𝑒𝑢𝑡 𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑒𝑛 𝑜𝑐𝑡𝑜𝑏𝑟𝑒 1984 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑟𝑒́𝑎𝑚𝑒́𝑛𝑎𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙’𝑒𝑛𝑐𝑙𝑜𝑠 𝑑𝑒́𝑏𝑢𝑡𝑒̀𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑓𝑖𝑛 1995. 𝐼𝑛𝑠𝑐𝑟𝑖𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑎𝑡𝑒́𝑒𝑠, 𝑎𝑟𝑚𝑜𝑖𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑡𝑦𝑙𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑒𝑡𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑜𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑟𝑜𝑛𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑒́𝑙𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒𝑡 𝑒𝑛𝑐𝑙𝑜𝑠.

𝐯𝐞𝐫𝐬 𝟏𝟒𝟐𝟓 

L’ancien calvaire offre, sous un auvent de pierre, une composition modélisée, comprenant une crucifixion au Nord, une Vierge à l’Enfant au Sud et deux saints à l’Ouest et à l’Est, en l’occurrence saint Egat et saint Yves.

Il fait partie d’un ensemble répertorié dans l’archidiaconé du Pougastel (évêché de Tréguier), auquel appartiennent également les croix de Treduder (Côtes d’Armor), de Kerboliou à Guimaëc, de Linguez à Locquirec. Ces œuvres remarquables par la qualité de leur sculpture marquent le renouveau artistique qui suivit la guerre de Succession de Bretagne au début du XV^e siècle.

L’emploi de l’auvent pourrait être un rappel d’un procédé de charpentier menuisier.

𝟏𝟔𝟓𝟎-𝟏𝟕𝟎𝟎

L’entrée Sud de l’enclos présente sur l’un de ses piliers les armes des Du Parc de Locmaria, seigneur du Guerrand. Au-dessus de l’écusson, martelé à la Révolution, se voit encore la couronne de marquis.

𝟏𝟖𝟗𝟎

Une plaque commémorative dans le mur Sud-Est de l’enclos rappelle des travaux – vraisemblablement d’alignement dans le but de prolonger la place – exécutés par l’entrepreneur J. M. Cozic à la demande du maire Paul Swiney.

𝟏𝟖𝟗𝟕 

Le recteur Vincent Hippolyte Courtois organisa dans sa paroisse une mission qui avait pour but de raffermir les convictions religieuses et de contrer les effets néfastes des « idées libérales ». Cette entreprise qui durait une à trois semaines comportait des instructions, des confessions générales et jouait plus souvent sur la crainte et la peur que sur la confiance et l’espérance. A la fin des missions le besoin de laisser un monument pérenne se faisait sentir et se matérialisait par une croix.

Ce fut le cas à Plouegat-Guerrand en 1897 ; sur le socle de la croix fut portée l’inscription suivante : CROIX ÉRIGÉE PAR LA PIÉTÉ DES PAROISSIENS.

Pour la réalisation on fit appel à un sculpteur de renom, Yann Larc’hantec, spécialiste du genre. Son atelier qui compta jusqu’à 80 ouvriers était situé à Landerneau. Le canton de Lanmeur possède, outre celle de Plouegat-Guerrand plusieurs croix de sa main à Garlan (1864), à Guimaëc (1871), à Locquirec (1891) et à Plougasnou (1896 - calvaire de Kermaria).

𝟏𝟗𝟐𝟏

Comme pour la majorité des villages de France, un monument aux morts est érigé à la mémoire des morts de la guerre de 1914-1918. Il est inséré dans le mur de l’enclos et réalisé par l’entreprise de maçonnerie F. Corcuff sur les plans de Lionel Heuzé de Morlaix. Cet architecte est, entre autres, auteur de la chapelle Notre-Dame de Lourdes (1926) à Primel, œuvre référence de l’Art Déco dans le Pays de Morlaix.